Normales & Extrêmes

Les normales climatiques et événements extrêmes pour Lille et sa région

Grâce à des travaux de recherche qui ont permis de mettre au jour des relevés météorologiques en grande partie inédits, Climat-Lille retrace ici les grands événements climatiques qu’a connus la région lilloise depuis le milieu du 18ème siècle. Les normales climatiques ainsi que leur évolution au fil des décennies et des siècles sont également présentées, mois par mois.

Année

La région lilloise présente des conditions météorologiques souvent variées, qui peuvent dès lors donner lieu à tous types de temps.

Globalement assez doux,  le climat lillois peut présenter de forts contrastes, avec certains mois extrêmement froids (février 1956 par exemple) et d'autres particulièrement chauds (juillet 2006 entre autres). De fait, l'amplitude thermique sur la région dépasse 60°C entre le record de froid (-20,5°C en 1985) et le record de chaleur (42,2°C en 2019).

Il en va de même pour les précipitations : le climat lillois est généralement assez humide et régulièrement pluvieux, mais la variété est forte également dans ce domaine, depuis les mois totalement secs (avril 2007 par exemple) jusqu'aux mois très pluvieux (octobre 1870 ou 1894, avec plus de 200 mm).

Par ailleurs, si le climat lillois n'est pas réputé pour son ensoleillement, il n'est pas le moins ensoleillé de France et il présente régulièrement des périodes de très beau temps.

Les températures en région lilloise

> Normale actuelle

Avec une température moyenne annuelle de 11,3°C, le climat de Lille se positionne parmi les plus frais de l'hexagone (hors zones de reliefs). On observe habituellement sur une année calendaire :

  • 0 à 1 jour de grand froid (minimale inférieure ou égale à -10°C),
  • 35 à 40 jours de gel (minimale inférieure ou égale à 0°C),
  • 5 à 6 jours sans dégel (maximale inférieure ou égale à 0°C, aussi appelé "jour d'hiver"),
  • 30 à 35 jours de chaleur (maximale supérieure ou égale à 25°C),
  • 6 à 8 jours de forte chaleur (maximale supérieure ou égale à 30°C),
  • 1 nuit tropicale (minimale supérieure ou égale à 20°C).


> Records

Depuis 1700, les températures extrêmes relevées sur le territoire de la Flandre romane sont les suivantes :

  • Record de froid : -20,5°C, mesuré le 8 janvier 1985 à Douai.
    Pour Lille intra-muros, le record absolu de froid s'établit à -20,0°C le 23 janvier 1795.
  • Record de chaleur : 42,2°C, mesuré le 25 juillet 2019 à Seclin.
    Pour Lille intra-muros, le record absolu de chaleur s'établit à 40,7°C le 25 juillet 2019.
  • Mois le plus froid : février 1956, avec une température moyenne de -5,2°C.
  • Mois le plus chaud : juillet 2006, avec une température moyenne de 22,6°C.

  • Année le plus froide : 1879, avec une température moyenne de 8,0°C.
  • Année la plus chaude : 2020, avec une température moyenne de 12,6°C.


> Moyennes et extrêmes depuis 1806

Les températures moyennes connaissent une variabilité parfois forte d'une année à l'autre. En témoigne le graphique ci-dessous, qui présente l'évolution des températures moyennes et extrêmes annuelles depuis 1806 :



> Évolution depuis 1659

Les différents relevés qui sont parvenus jusqu'à nous permettent de reconstituer l'évolution de la température moyenne à Lille depuis 1659, soit sur plus de 360 ans. On note les oscillations entre cycles plus doux et cycles plus froids ; la période actuelle s'inscrit dans un contexte sensiblement plus chaud que la moyenne pluriséculaire :


> Tableau des normales

L'analyse des données par périodes de 30 années (durée conventionnelle d'une normale) permet de mettre en évidence les variations du climat au fil du temps. On note que la normale actuelle (1991-2020) est la plus douce depuis le milieu du 17ème siècle :

Période
Température moyenne *
Année la plus froide *Année la plus douce *Extrême bas **Extrême haut **
1661-16909,9°C9,1°C  [1684]10,8°C  [1682]--
1691-172010,0°C8,8°C  [1709]10,8°C  [1708]-18,0°C-
1721-175010,3°C
8,3°C  [1740]11,1°C  [1733]-16,0°C-
1751-178010,1°C
9,7°C  [1776]11,0°C  [1765]-18,0°C-
1781-181010,0°C
9,0°C  [1795]11,1°C  [1796]-20,0°C-
1811-1840
10,2°C
9,2°C  [1838]
11,2°C  [1834]
-19,0°C
35,0°C
1841-1870
10,1°C
8,7°C  [1861]
11,6°C  [1866]
-18,5°C
35,5°C
1871-1900
9,9°C
8,0°C  [1881]
10,9°C  [1877]
-19,0°C
35,0°C
1901-1930
10,5°C
9,5°C  [1929]
11,7°C  [1921]
-16,6°C36,6°C
1931-1960
10,4°C
8,9°C  [1940]
12,0°C  [1944]
-17,8°C
38,0°C
1961-1990
9,9°C
8,3°C  [1963]
11,4°C  [1975]
-20,5°C
37,0°C
1991-2020
11,3°C
9,5°C  [1997]
12,6°C  [2007]
-14,2°C
42,2°C

*  valeurs de référence pour la proche périphérie de Lille
**  valeurs pour la Flandre romane dans son ensemble


Si l'on analyse les données en périodes glissantes, il est possible d'identifier les normales les plus froides et les plus douces depuis 1659. Ainsi :

  • La normale glissante la plus froide a été observée sur la période 1672-1701, avec une température moyenne annuelle de 9,7°C.
  • A l'inverse, la normale glissante la plus douce a été mesurée sur la période 1992-2021, avec une température moyenne annuelle de 11,3°C.


Les précipitations en région lilloise

> Normale actuelle

Avec un cumul annuel moyen de 780 mm, le climat de Lille fait partie des moins arrosés de France. Néanmoins, le nombre de jours de pluie compte parmi les plus élevés du pays. Ce paradoxe n'est qu'apparent, car les pluies sont certes fréquentes en région lilloise, mais elles sont rarement intenses. C'est en automne et en hiver que les pluies sont les plus régulières ; à l'inverse, elles sont plus rares au printemps et en été, avec deux minimums en avril et en septembre. Le pic est observé en novembre ; les pluies y sont particulièrement fréquentes et durables. De la neige peut être observée de novembre à avril, exceptionnellement fin octobre et début mai, avec une fréquence maximale entre décembre et mars.

Au cours d'une année, on observe habituellement :

  • 12 à 18 jours de neige,
  • 2 à 4 jours avec grêle,
  • 115 à 125 jours avec plus de 1 mm de précipitations,
  • dont 45 à 50 jours avec plus de 5 mm de précipitations,
  • parmi lesquels 14 à 18 jours avec cumul quotidien supérieur à 10 mm.


> Records

Depuis 1783, les précipitations annuelles extrêmes sont les suivantes :

  • Année la plus pluvieuse : 1894, avec un cumul annuel de 1197,6 mm. à Lille
  • Année la plus sèche : 1959, avec un cumul annuel de 417,0 mm à Lille. Ailleurs en Flandre romane, le record est détenu par l'année 1976 avec un cumul annuel de 401,8 mm à Roubaix.
  • Mois le plus pluvieux : octobre 1870, avec un cumul mensuel de 243,7 mm à Armentières
  • Mois le plus sec : avril 2007, avec un cumul mensuel de 0,0 mm entre autres à Lille

  • Record de pluie en 24h : 103,2 mm, mesuré le 1er août 1998 à Lambersart.


> Évolution depuis 1783

La pluviométrie à Lille est très variable d'une année à l'autre. On note par ailleurs, à des échelles de temps plus longues, des oscillations entre périodes plus sèches et périodes plus humides ; en témoigne le graphique ci-dessous, qui présente l'évolution des précipitations depuis 1783 :


> Tableau des normales

L'analyse des données par périodes de 30 années met en évidence l'évolution de la normale pluviométrique au fil du temps. On note que la normale actuelle (1991-2020) est la plus humide depuis la fin du 18ème siècle :

Période
Cumul moyen *Année la plus sèche **Année la plus humide **
1781-1810695,7 mm
450,0 mm  [1793]1001,0 mm  [1806]
1811-1840
650,9 mm
466,0 mm  [1820]
845,0 mm  [1811]
1841-1870
680,8 mm
445,3 mm  [1858]
931,3 mm  [1852]
1871-1900
730,1 mm
451,3 mm  [1887]
1197,6 mm  [1894]
1901-1930
689,7 mm
414,0 mm  [1929]
906,7 mm  [1910]
1931-1960
653,6 mm
416,1 mm  [1959]
892,0 mm [1939]
1961-1990
672,9 mm
401,8 mm  [1976]
991,9 mm  [1974]
1991-2020
781,8 mm
507,4 mm  [2018]
1112,3 mm  [2000]

*  valeurs pour la ville de Lille
**  valeurs pour la Flandre romane dans son ensemble


Si l'on analyse les données en périodes glissantes, il est possible d'identifier les normales les plus sèches et les plus humides depuis 1783. Ainsi :

  • La normale glissante la plus sèche a été observée sur la période 1947-1976, avec un cumul moyen annuel de 633 mm.
  • A l'inverse, la normale glissante la plus humide a été mesurée sur la période 1992-2021, avec un cumul moyen annuel de 785 mm.


L'humidité et l'ensoleillement en région lilloise

> Humidité relative

Le climat de Lille est marqué par une humidité relative élevée (la normale annuelle avoisine 80%), et se positionne au-dessus de la moyenne française dans ce domaine. De ce fait, les brouillards sont fréquents (60 à 70 jours en moyenne en dehors des centres urbains), et il n'est pas rare que l'humidité relative reste supérieure à 90% des journées entières en automne et en hiver. Novembre et décembre sont les mois les plus humides de l'année ; à l'inverse, avril et septembre s'illustrent par une humidité relativement faible.

  • Record bas : 1990, avec 73% d'humidité relative moyenne
  • Record haut : 1992, avec 88% d'humidité relative moyenne


> Ensoleillement

Avec 1635 heures de soleil en moyenne chaque année, le climat lillois est l'un des moins ensoleillés de France. Néanmoins, les jours de ciel entièrement gris sont moins nombreux que dans le nord-est du pays par exemple, et les périodes de très beau temps sans presque aucun nuage ne sont pas exceptionnelles, et ce en toutes saisons.

  • Record bas : 1321 h en 1968.
  • Record haut : 2045 h en 2022.

L'évolution de l'ensoleillement annuel au cours des dernières décennies est illustrée par le graphique ci-dessous. On note une tendance à la hausse au cours des 75 dernières années, avec un gain d'environ 70 heures de soleil durant cette période :



Le vent et la pression en région lilloise

> Vent

Avec 15 km/h de vent moyen annuel, la région lilloise présente un climat venteux, mais pas sensiblement plus que la moyenne nationale ; les régions méditerranéennes ou les côtes de la Manche par exemple sont nettement plus venteuses que la Flandre romane. Néanmoins, le vent peut y souffler fort, en particulier pendant les périodes de flux océanique perturbé ; fréquent en automne et en hiver, ce régime est marqué par la circulation de minimums dépressionnaires bien creusés, générateurs de coups de vent, voire parfois de tempêtes. Les flux continentaux peuvent également être associés à des vents forts, notamment en hiver lorsqu'un puissant anticyclone parvient à se positionner sur les îles britanniques ; dans ce cas, le vent de NE peut souffler fortement et générer une bise particulièrement glaciale.

Depuis 1946, les extrêmes sont les suivants :

  • Année la moins venteuse : 1960 avec une moyenne de 14 km/h
  • Année la plus venteuse : 1951 avec une moyenne de 18 km/h 
  • Journée la plus venteuse (depuis 1981) : le 26 février 1990, avec une moyenne quotidienne de 55 km/h
  • Plus forte rafale de vent (depuis 1981) : 137 km/h le 26 février 1990

Pour les années antérieures à 1946, les valeurs de vitesse de vent sont incertaines. Néanmoins, les observations de l'époque confirment que certaines années se distinguent par leur caractère très venteux à Lille ; ce fut notamment le cas en 1856, 1903, 1916 ou encore 1935.

Le graphique ci-dessous à gauche présente la fréquence relative des différentes directions de vent (rose des vents) pour l'année entière. On remarque notamment une prédominance marquée des vents de sud-ouest ; les vents les plus rares sont ceux d'ESE. Les deux graphiques de droite présentent pour leur part l'évolution de la direction du vent (depuis 1841) et de la vitesse moyenne du vent (depuis 1946) ; on note une tendance baissière de la vitesse moyenne du vent au cours des 80 dernières années, conjuguée à une raréfaction des vents de secteur nord, au profit des vents de secteur sud.




> Pression

Avec une pression atmosphérique moyenne de 1016,2 hPa, la région lilloise présente l'une des pressions les plus basses de France, en raison notamment de sa proximité avec le couloir dépressionnaire qui s'étire de l'Atlantique nord à la Scandinavie. L'autre caractéristique principale de la pression atmosphérique en Flandre romane est sa variabilité, liée aux fortes amplitudes observées entre les valeurs minimales et maximales, l'une des plus importantes de France (l'amplitude entre les records bas et hauts approche 100 hPa). De ce fait, il n'est pas rare que la pression atmosphérique perde ou à l'inverse gagne plusieurs dizaines d'hectopascals en l'espace d'un jour ou deux seulement, notamment en automne et en hiver.

Depuis 1757, les valeurs remarquables sont les suivantes :

  • Année la plus dépressionnaire : 1872 avec une moyenne annuelle de 1011,0 hPa
  • Année le plus anticyclonique : 1949 avec une moyenne annuelle de 1018,5 hPa

  • Record de pression basse : 951,9 hPa le 25 décembre 1821
  • Record de pression haute : 1049,7 hPa le 20 janvier 2020

Le graphique ci-dessous présente l'évolution de la pression moyenne annuelle et des extrêmes de pression depuis 1835 :



Quelques années remarquables

A venir


Documents et études complémentaires

A venir