Normales & Extrêmes

Les normales climatiques et événements extrêmes pour Lille et sa région

Grâce à des travaux de recherche qui ont permis de mettre au jour des relevés météorologiques en grande partie inédits, Climat-Lille retrace ici les grands événements climatiques qu’a connus la région lilloise depuis le milieu du 18ème siècle. Les normales climatiques ainsi que leur évolution au fil des décennies et des siècles sont également présentées, mois par mois.

Février

A Lille, février est un mois habituellement frais, venteux mais assez peu pluvieux. Il peut toutefois présenter des contrastes marqués : par flux océanique dominant, février est doux, humide et agité ; à l'inverse, par flux continental anticyclonique, février peut présenter des gelées modérées voire parfois fortes, généralement associées à un ciel peu nuageux et à un vent de nord-est sensible.

Les températures en février

> Normale actuelle

Avec une température moyenne de 4,7°C, février est le deuxième mois le plus froid de l'année, derrière janvier. On observe habituellement durant ce mois :

  • 8 à 10 jours de gel (minimale inférieure ou égale à 0°C),
  • 0 à 1 jour de grand froid (minimale inférieure ou égale à -10°C),
  • 0 à 2 jours sans dégel (maximale inférieure ou égale à 0°C, aussi appelé "jour d'hiver").


> Records

Depuis 1700, les températures extrêmes relevées en février sur le territoire de la Flandre romane sont les suivantes :

  • Record de froid : -17,8°C, mesuré le 21 février 1956 à Lesquin.
    Pour Lille intra-muros, le record mensuel de froid s'établit à -15,3°C le 21 février 1956 également, suivi de près par -15,0°C le 13 février 1889.
  • Record de douceur : 20,4°C, mesuré le 26 février 2019 à Pecquencourt.
  • Mois le plus froid : février 1956, avec une température moyenne de -5,2°C (record tous mois confondus également).
  • Mois le plus doux : février 1990, avec une température moyenne de 8,4°C.


> Moyennes et extrêmes depuis 1806

A l'instar des autres mois, janvier connaît une forte variabilité d'une année à l'autre. En témoigne le graphique ci-dessous, qui présente l'évolution des températures moyennes et extrêmes en février depuis 1806 :



> Évolution depuis 1659

Les différents relevés qui sont parvenus jusqu'à nous permettent de reconstituer l'évolution de la température moyenne à Lille depuis 1659, soit sur plus de 360 ans. On note les oscillations entre cycles plus doux et cycles plus froids ; la période actuelle s'inscrit dans un contexte durablement plus doux que la moyenne pluriséculaire :


> Tableau des normales

L'analyse des données par périodes de 30 années (durée conventionnelle d'une normale) permet de mettre en évidence les variations du climat au fil du temps. On note que la normale actuelle (1991-2020) est, de loin, la plus douce depuis le milieu du 17ème siècle :

Période
Température moyenne *
Mois le plus froid *Mois le plus doux *Extrême bas **Extrême haut **
1661-16902,7°C-0,8°C  [1684]5,2°C  [1662]--
1691-17203,1°C-0,2°C  [1695]6,0°C  [1707]--
1721-17503,4°C
-1,6°C  [1740]5,9°C  [1739]--
1751-17803,3°C
0,5°C  [1765]6,3°C  [1779]-15,0°C-
1781-18103,2°C
0,3°C  [1785]5,8°C  [1794]-13,7°C-
1811-1840
3,4°C
0,6°C  [1827]
5,3°C  [1833]
-16,0°C
16,0°C
1841-1870
3,6°C
-3,0°C  [1855]
7,7°C  [1869]
-14,0°C
18,0°C
1871-1900
3,5°C
-3,5°C  [1895]
6,7°C  [1872]
-15,0°C
17,0°C
1901-1930
3,9°C
-2,6°C  [1929]
8,2°C  [1926]
-16,6°C16,6°C
1931-1960
3,4°C
-5,2°C  [1956]
6,8°C [1945]
-17,8°C
19,3°C
1961-1990
3,4°C
-2,6°C  [1986]
8,4°C  [1990]
-16,8°C
18,5°C
1991-2020
4,7°C
0,5°C  [1991]
7,7°C  [2002]
-13,5°C
20,4°C

*  valeurs de référence pour la proche périphérie de Lille
**  valeurs pour la Flandre romane dans son ensemble


Si l'on analyse les données en périodes glissantes, il est possible d'identifier les normales les plus froides et les plus douces depuis 1659. Ainsi :

  • La normale glissante la plus froide a été observée sur la période 1669-1698, avec une température moyenne en février de 2,3°C.
  • A l'inverse, la normale glissante la plus douce a été mesurée sur la période 1992-2021, avec une température moyenne en février de 4,9°C.


Les précipitations en février

> Normale actuelle

Février est un mois généralement peu pluvieux. Le nombre de jours avec précipitations est en baisse par rapport à décembre et janvier, et les lames d'eau quotidiennes sont le plus souvent peu significatives. De ce fait, le cumul mensuel moyen ne dépasse pas 54,8 mm, ce qui place février en 2ème position des mois les moins arrosés de l'année. On observe habituellement durant ce mois :

  • 4 à 5 jours de neige,
  • 0 à 1 jour avec grêle,
  • 8 à 9 jours avec plus de 1 mm de précipitations,
  • dont 3 à 4 jours avec plus de 5 mm de précipitations,
  • parmi lesquels les cumuls quotidiens supérieurs à 10 mm sont peu fréquents (rarement plus d'une fois par mois).


> Records

Depuis 1783, les précipitations extrêmes relevées en février sont les suivantes :

  • Mois le plus pluvieux : février 2002, avec un cumul mensuel de 142,0 mm relevé à Roubaix. On recueille 130,1 mm à Lambersart et 122,8 mm à Lille au cours du même mois.
    Pour Lille intra-muros, c'est février 1957 qui détient le record, avec un cumul mensuel de 126,2 mm.
  • Mois le plus sec : février 1895, avec un cumul mensuel de seulement 1,2 mm relevé à Bouvignies. On ne relève que 5,0 mm à Lille durant ce même mois.
    Pour Lille intra-muros, c'est février 1890 qui détient le record, avec un cumul mensuel de 2,1 mm.
  • Record de pluie en 24h : 30,0 mm, mesuré le 10 février 2005 à Wavrin.


> Évolution depuis 1783

A l'instar des autres mois, février présente une pluviométrie très variable d'une année à l'autre. On note par ailleurs, à des échelles de temps plus longues, des oscillations entre périodes plus sèches et périodes plus humides, même si la variabilité est moins marquée que pour d'autres mois de l'année ; en témoigne le graphique ci-dessous, qui présente l'évolution des précipitations en février depuis 1783 :


> Tableau des normales

L'analyse des données par périodes de 30 années met en évidence l'évolution de la normale pluviométrique au fil du temps. On note que la normale actuelle (1991-2020) est la plus humide depuis la fin du 18ème siècle :

Période
Cumul moyen *Mois le plus sec **Mois le plus humide **
1781-181049,1 mm
3,0 mm  [1797]120,0 mm  [1807]
1811-1840
41,3 mm
8,0 mm  [1816]
85,0 mm  [1837]
1841-1870
42,9 mm
7,0 mm  [1858]
88,6 mm  [1866]
1871-1900
48,9 mm
1,2 mm  [1895]
106,0 mm  [1876]
1901-1930
40,7 mm
2,0 mm  [1929]
108,0 mm  [1904]
1931-1960
45,4 mm
1,5 mm  [1934]
126,2 mm [1957]
1961-1990
40,2 mm
2,0 mm  [1965]
110,7 mm  [1970]
1991-2020
54,8 mm
8,5 mm  [1998]
142,0 mm  [2002]

*  valeurs pour la ville de Lille
**  valeurs pour la Flandre romane dans son ensemble


Si l'on analyse les données en périodes glissantes, il est possible d'identifier les normales les plus sèches et les plus humides depuis 1783. Ainsi :

  • La normale glissante la plus sèche a été observée sur la période 1959-1988, avec un cumul moyen de précipitations en janvier de 37,0 mm.
  • A l'inverse, la normale glissante la plus humide a été mesurée sur la période 1988-2017, avec un cumul moyen de précipitations en janvier de 55,6 mm.


L'humidité et l'ensoleillement en février

> Humidité relative

Février est habituellement un mois marqué par une humidité relative élevée, avec une normale mensuelle qui avoisine 84%. De fait, même si certaines journées peuvent commencer à présenter une humidité faible et que les brouillards sont moins fréquents qu'en janvier (5 à 6 jours en moyenne en dehors des centres urbains), il n'est pas rare que l'humidité relative reste supérieure à 90% des journées entières.

  • Record bas : février 1990, avec 70% d'humidité relative moyenne
  • Record haut : février 1992, avec 92% d'humidité relative moyenne

> Ensoleillement

Avec 74 heures de soleil, février est un mois de transition et constitue le quatrième mois le moins ensoleillé de l'année à Lille, derrière décembre, janvier et novembre.
  • Record bas : 22h40 en février 2006.
  • Record haut : 145 h en février 2008, soit davantage par exemple que juin 2007, juillet 2000 ou août 2006.

L'évolution de l'ensoleillement du mois de février au cours des dernières décennies est illustrée par le graphique ci-dessous. On note que les mois de février récents sont globalement bien ensoleillés :



Le vent et la pression en février

> Vent

Avec 17,5 km/h de vent moyen, février est le deuxième mois le plus venteux de l'année. Les flux perturbés sont dynamiques et les dépressions de l'Atlantique nord circulent parfois près de la région, tout en étant bien creusées. Février est ainsi ponctué d'épisodes venteux parfois significatifs.

Depuis 1946, les valeurs remarquables mesurées en février sont les suivantes :

  • Mois le moins venteux : février 1959 avec une moyenne mensuelle de 9 km/h
  • Mois le plus venteux : février 1990 avec une moyenne mensuelle de 27 km/h ; il s'agit du mois le plus venteux à Lille depuis près de 80 ans, tous mois confondus
  • Journée la plus venteuse (depuis 1981) : le 26 février 1990, avec une moyenne quotidienne de 55 km/h
  • Plus forte rafale de vent (depuis 1981) : 137 km/h le 26 février 1990

Pour les années antérieures à 1946, les valeurs de vitesse de vent sont incertaines. Néanmoins, les observations de l'époque confirment que certains mois de février se distinguent par leur caractère très venteux à Lille ; ce fut notamment le cas en février 1848, 1866, 1869, 1904 ou encore 1915.

Le graphique ci-dessous à gauche présente la fréquence relative des différentes directions de vent (rose des vents) observée en février, superposée à celle de l'année entière. On remarque notamment une prédominance marquée des vents de sud-ouest durant ce mois. Les deux graphiques de droite présentent pour leur part l'évolution de la direction du vent (depuis 1841) et de la vitesse moyenne du vent (depuis 1946) en février. On peut noter que la période 1961-1990 a connu une proportion anormalement élevée de vents à dominante Est durant les mois de février.




> Pression

Avec une pression atmosphérique moyenne de 1017,4 hPa, février compte parmi les mois de l'année qui présentent la pression moyenne la plus élevée à Lille. Février se caractérise aussi, au même titre que les autres mois de l'hiver, par de fortes amplitudes entre les valeurs minimales et maximales du mois ; les dépressions sont parfois très creuses et, à l'inverse, les anticyclones peuvent devenir très puissants. Il n'est ainsi pas rare que la pression atmosphérique perde ou à l'inverse gagne plusieurs dizaines d'hectopascals en l'espace d'un jour ou deux seulement.

Depuis 1757, les valeurs remarquables mesurées en janvier sont les suivantes :

  • Mois le plus dépressionnaire : février 1879 avec une moyenne mensuelle de 1002,8 hPa
  • Mois le plus anticyclonique : février 1959 avec une moyenne mensuelle de 1031,3 hPa

  • Record de pression basse : 954,3 hPa le 25 février 1989
  • Record de pression haute : 1049,4 hPa le 6 février 1821

Le graphique ci-dessous présente l'évolution de la pression moyenne mensuelle et des extrêmes mensuels de pression en février depuis 1835 :



Quelques mois de février remarquables

Certains mois de février se distinguent par des caractéristiques remarquables :

  • février 1740 : le mois est très froid, avec du gel quotidien, et fais suite à un mois de janvier déjà très froid.
  • ...


Documents et études complémentaires

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