Normales & Extrêmes

Les normales climatiques et événements extrêmes pour Lille et sa région

Grâce à des travaux de recherche qui ont permis de mettre au jour des relevés météorologiques en grande partie inédits, Climat-Lille retrace ici les grands événements climatiques qu’a connus la région lilloise depuis le milieu du 18ème siècle. Les normales climatiques ainsi que leur évolution au fil des décennies et des siècles sont également présentées, mois par mois.

Hiver

A Lille, l'hiver est une saison habituellement fraîche, peu ensoleillée, venteuse et humide. Il peut toutefois présenter des contrastes marqués : par flux océanique, le temps est doux, agité, pluvieux ; à l'inverse, par flux continental, des gelées modérées à fortes sont possibles, parfois associées à un ciel dégagé et à un vent piquant. L'hiver peut par ailleurs être marqué par de fortes tempêtes ainsi que par des chutes de neige abondantes.

Les températures en hiver

> Normale actuelle

Avec une température moyenne de 4,5°C, l'hiver est une saison qui peut être contrastée selon les flux dominants, avec une alternance de périodes de gel et de périodes sensiblement plus douces. On observe habituellement durant cette saison :

  • 28 à 30 jours de gel (minimale inférieure ou égale à 0°C),
  • 0 à 1 jour de grand froid (minimale inférieure ou égale à -10°C),
  • 4 à 5 jours sans dégel (maximale inférieure ou égale à 0°C, aussi appelé "jour d'hiver").


> Records

Depuis 1700, les températures extrêmes relevées en hiver sur le territoire de la Flandre romane sont les suivantes :

  • Record de froid : -20,5°C, mesuré le 8 janvier 1985 à Douai.
  • Record de douceur : 20,4°C, mesuré le 26 février 2019 à Pecquencourt.
  • Hiver le plus froid : hiver 1963, avec une température moyenne de -2,2°C.
  • Hiver le plus doux : hiver 2016, avec une température moyenne de 6,8°C.


> Moyennes et extrêmes depuis 1806

A l'instar des autres saisons, l'hiver connaît une forte variabilité d'une année à l'autre. En témoigne le graphique ci-dessous, qui présente l'évolution des températures moyennes et extrêmes en hiver depuis 1806 :



> Évolution depuis 1659

Les différents relevés qui sont parvenus jusqu'à nous permettent de reconstituer l'évolution de la température moyenne à Lille depuis 1659, soit sur plus de 360 ans. On note les oscillations entre cycles plus doux et cycles plus froids ; la période actuelle s'inscrit dans un contexte durablement plus doux que la moyenne pluriséculaire :


> Tableau des normales

L'analyse des données par périodes de 30 années (durée conventionnelle d'une normale) permet de mettre en évidence les variations du climat au fil du temps. On note que la normale actuelle (1991-2020) est la plus douce depuis le milieu du 17ème siècle :

Période
Température moyenne *
Hiver le plus froid *Hiver le plus doux *Extrême bas **Extrême haut **
1661-16902,6°C-0,6°C  [1684]4,8°C  [1686]--
1691-17202,8°C0,1°C  [1695]4,5°C  [1707]-18,0°C-
1721-17503,2°C
-0,3°C  [1740]5,0°C  [1734]-16,0°C-
1751-17802,8°C
1,0°C  [1766]4,5°C  [1761]-18,0°C-
1781-18102,7°C
0,1°C  [1795]5,3°C  [1796]-20,0°C-
1811-1840
3,0°C
0,3°C  [1830]
5,4°C  [1834]
-19,0°C
16,0°C
1841-1870
3,3°C
1,0°C  [1855]
6,5°C  [1869]
-18,5°C
18,0°C
1871-1900
2,8°C
-0,2°C  [1888]
6,5°C  [1877]
-19,0°C
17,0°C
1901-1930
3,8°C
0,5°C  [1929]
5,7°C  [1916]
-16,6°C16,6°C
1931-1960
3,3°C
-0,6°C  [1947]
5,8°C [1935]
-17,8°C
19,3°C
1961-1990
3,2°C
-2,2°C  [1963]
6,3°C  [1975]
-20,5°C
18,5°C
1991-2020
4,5°C
1,8°C  [1996]
6,8°C  [2016]
-14,2°C
20,4°C

*  valeurs de référence pour la proche périphérie de Lille
**  valeurs pour la Flandre romane dans son ensemble


Si l'on analyse les données en périodes glissantes, il est possible d'identifier les normales les plus froides et les plus douces depuis 1659. Ainsi :

  • La normale glissante la plus froide a été observée sur la période 1669-1698, avec une température moyenne en hiver de 2,3°C.
  • A l'inverse, la normale glissante la plus douce a été mesurée sur la période 1992-2021, avec une température moyenne en hiver de 4,5°C.


Les précipitations en hiver

> Normale actuelle

L'hiver est marqué par des pluies fréquentes, associées principalement aux perturbations océaniques qui circulent régulièrement sur la région dès lors qu'un flux perturbé se met en place. Elles peuvent se faire parfois sous forme de neige, avec une fréquence qui culmine en janvier. Si les précipitations sont régulières, les lames d'eau quotidiennes sont toutefois le plus souvent peu significatives. De ce fait, le cumul saisonnier moyen ne dépasse pas 196 mm, ce qui ne positionne pas l'hiver comme la saison la plus arrosée de l'année. On observe habituellement durant l'hiver :

  • 9 à 12 jours de neige,
  • 0 à 2 jours avec grêle,
  • 28 à 33 jours avec plus de 1 mm de précipitations,
  • dont 8 à 12 jours avec plus de 5 mm de précipitations,
  • parmi lesquels 1 à 3 jours avec cumul quotidien supérieur à 10 mm.


> Records

Depuis 1783, les précipitations extrêmes relevées en hiver sont les suivantes :

  • Hiver le plus pluvieux : hiver 1995, avec un cumul de 303,9 mm à Lille. On recueille jusqu'à 355,1 mm à Roubaix durant cet hiver-là.
  • Hiver le plus sec : hiver 1891, avec un cumul mensuel de seulement 48,0 mm à Lille.
  • Record de pluie en 24h : 48,0 mm, mesuré le 31 décembre 1895 à Lille.


> Évolution depuis 1783

A l'instar des autres saisons, l'hiver présente une pluviométrie très variable d'une année à l'autre. On note par ailleurs, à des échelles de temps plus longues, des oscillations entre périodes plus sèches et périodes plus humides ; en témoigne le graphique ci-dessous, qui présente l'évolution des précipitations en hiver depuis 1783 :


> Tableau des normales

L'analyse des données par périodes de 30 années met en évidence l'évolution de la normale pluviométrique au fil du temps. On note que la normale actuelle (1991-2020) est la plus humide depuis la fin du 18ème siècle :

Période
Cumul moyen *Hiver le plus sec **Hiver le plus humide **
1781-1810168,1 mm
72,6 mm  [1787]283,0 mm  [1806]
1811-1840
134,3 mm
61,0 mm  [1830]
239,0 mm  [1834]
1841-1870
151,0 mm
54,6 mm  [1858]
244,7 mm  [1853]
1871-1900
169,6 mm
34,3 mm  [1891]
287,1 mm  [1881]
1901-1930
165,4 mm
53,0 mm  [1929]
260,0 mm  [1915]
1931-1960
158,0 mm
24,5 mm  [1954]
269,9 mm [1937]
1961-1990
152,1 mm
32,4 mm  [1964]
273,0 mm  [1966]
1991-2020
196,1 mm
69,5 mm  [1997]
355,1 mm  [1995]

*  valeurs pour la ville de Lille
**  valeurs pour la Flandre romane dans son ensemble


Si l'on analyse les données en périodes glissantes, il est possible d'identifier les normales les plus sèches et les plus humides depuis 1783. Ainsi :

  • La normale glissante la plus sèche a été observée sur la période 1813-1842, avec un cumul moyen de précipitations en hiver de 129 mm.
  • A l'inverse, la normale glissante la plus humide a été mesurée sur la période 1992-2021, avec un cumul moyen de précipitations en hiver de 198 mm.


L'humidité et l'ensoleillement en hiver

> Humidité relative

L'hiver est la saison la plus humide de l'année, avec une normale qui avoisine 88%. De fait, les brouillards sont fréquents durant cette saison (20 à 23 jours en moyenne en dehors des centres urbains), et il n'est pas rare que l'humidité relative reste supérieure à 90% des journées entières.

  • Record bas : hiver 1975, avec 82% d'humidité relative moyenne
  • Record haut : hiver 1993, avec 96% d'humidité relative moyenne


> Ensoleillement

Avec 186 heures de soleil en moyenne, l'hiver est de loin la saison la moins ensoleillée de l'année à Lille. La nébulosité est souvent importante, et les jours sont courts.

  • Record bas : 107 h durant l'hiver 1953. Il s'agit également du record de faible ensoleillement toutes saison confondues depuis 1947.
  • Record haut : 299 h durant l'hiver 1949.

L'évolution de l'ensoleillement en hiver au cours des dernières décennies est illustrée par le graphique ci-dessous. On note que les hivers récents sont globalement bien ensoleillés :



Le vent et la pression en hiver

> Vent

Avec 18 km/h de vent moyen, l'hiver est la saison la plus venteuse de l'année. Le flux perturbé Atlantique dirige régulièrement vers la région des systèmes dépressionnaires bien creusés, ce qui génère des vents soutenus et des coups de vent épisodiques. Même en conditions anticycloniques, les vents peuvent souffler fort, et dans ce cas avec une dominante N à NE.

Depuis 1946, les valeurs remarquables mesurées en hiver sont les suivantes :

  • Hiver le moins venteux : hiver 1964 avec une moyenne de 13 km/h
  • Hiver le plus venteux : hiver 1995 avec une moyenne de 23 km/h 
  • Journée la plus venteuse (depuis 1981) : le 26 février 1990, avec une moyenne quotidienne de 55 km/h
  • Plus forte rafale de vent (depuis 1981) : 137 km/h le 26 février 1990 ; il s'agit également du record absolu annuel.

Pour les années antérieures à 1946, les valeurs de vitesse de vent sont incertaines. Néanmoins, les observations de l'époque confirment que certains hivers se distinguent par leur caractère très venteux à Lille ; ce fut notamment le cas durant les hivers 1856, 1869, 1915, 1916 ou encore 1930.

Le graphique ci-dessous à gauche présente la fréquence relative des différentes directions de vent (rose des vents) observée en hiver, superposée à celle de l'année entière. On remarque notamment une prédominance marquée des vents de sud-ouest durant cette saison, mais également une fréquence des vents de NE plus marquée que durant le reste de l'année ; les vents de NE soufflent principalement pendant les épisodes anticycloniques qui se mettent en place périodiquement sur la région et qui assurent alors un temps très froid et sec. Les deux graphiques de droite présentent pour leur part l'évolution de la direction du vent (depuis 1841) et de la vitesse moyenne du vent (depuis 1946) en hiver.




> Pression

Avec une pression atmosphérique moyenne de 1017,3 hPa, l'hiver est la saison qui présente la pression moyenne la plus élevée à Lille. L'hiver se caractérise également par de fortes amplitudes entre les valeurs minimales et maximales de pression ; les dépressions sont en effet creuses durant cette saison et circulent parfois à proximité de la région lilloise, tandis que les anticyclones peuvent être très puissants, notamment ceux qui viennent se positionner entre les îles britanniques et la Scandinavie. Ces centres d'action peuvent se succéder en peu de temps, et il n'est ainsi pas rare que la pression atmosphérique perde ou à l'inverse gagne plusieurs dizaines d'hectopascals en l'espace d'un jour ou deux seulement.

Depuis 1757, les valeurs remarquables mesurées en hiver sont les suivantes :

  • Hiver le plus dépressionnaire : hiver 1915 avec une moyenne de 1005,0 hPa
  • Hiver le plus anticyclonique : hiver 1992 avec une moyenne de 1028,2 hPa

  • Record de pression basse : 951,9 hPa le 25 décembre 1921
  • Record de pression haute : 1049,7 hPa le 20 janvier 2020

Le graphique ci-dessous présente l'évolution de la pression moyenne et des extrêmes de pression en hiver depuis 1835 :



Quelques hivers remarquables

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Documents et études complémentaires

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