Normales & Extrêmes

Les normales climatiques et événements extrêmes pour Lille et sa région

Grâce à des travaux de recherche qui ont permis de mettre au jour des relevés météorologiques en grande partie inédits, Climat-Lille retrace ici les grands événements climatiques qu’a connus la région lilloise depuis le milieu du 18ème siècle. Les normales climatiques ainsi que leur évolution au fil des décennies et des siècles sont également présentées, mois par mois.

Printemps

A Lille, le printemps est une saison très contrastée. Habituellement agréable et de moins en moins pluvieux au fil des semaines, le printemps est marqué par des températures parfois encore froides, notamment en mars et avril, mais qui deviennent de plus en plus douces entre avril et mai. Les premiers jours de chaleur voire de forte chaleur sont généralement observés à la fin du printemps, lors de flux de sud à sud-est bien ensoleillés qui donnent des impressions parfois quasi estivales. Les perturbations se font plus rares qu'en hiver, l'humidité diminue et les cumuls de pluie également. De fait, le printemps est la saison la moins pluvieuse de l'année à Lille.

Les températures au printemps

> Normale actuelle

Avec une température moyenne de 10,6°C, le printemps peut connaître encore des gels matinaux tout en étant généralement marqué par les premiers jours de chaleur. Il est un peu plus frais que l'automne. On observe habituellement durant cette saison :

  • 5 à 6 jours de gel (minimale inférieure ou égale à 0°C),
  • 4 jours de chaleur (maximale supérieure ou égale à 25°C),
  • les jours sans dégel (maximale inférieure ou égale à 0°C) ou à l'inverse de forte chaleur (maximale supérieure à 30°C) sont rares.


> Records

Depuis 1700, les températures extrêmes relevées au printemps sur le territoire de la Flandre romane sont les suivantes :

  • Record de froid : -12,0°C, mesuré le 8 mars 1748 à Lille.
  • Record de chaleur : 34,5°C, mesuré le 28 mai 1944 à Lille.
  • Printemps le plus froid : printemps 1962, avec une température moyenne de 7,3°C.
  • Printemps le plus doux : printemps 2011, avec une température moyenne de 12,1°C.


> Moyennes et extrêmes depuis 1806

A l'instar des autres saisons, le printemps connaît une forte variabilité d'une année à l'autre. En témoigne le graphique ci-dessous, qui présente l'évolution des températures moyennes et extrêmes au printemps depuis 1806 :



> Évolution depuis 1659

Les différents relevés qui sont parvenus jusqu'à nous permettent de reconstituer l'évolution de la température moyenne à Lille depuis 1659, soit sur plus de 360 ans. On note les oscillations entre cycles plus doux et cycles plus froids ; la période actuelle s'inscrit dans un contexte sensiblement plus doux que la moyenne pluriséculaire :


> Tableau des normales

L'analyse des données par périodes de 30 années (durée conventionnelle d'une normale) permet de mettre en évidence les variations du climat au fil du temps. On note que la normale actuelle (1991-2020) est la plus douce depuis le milieu du 17ème siècle :

Période
Température moyenne *
Printemps le plus froid *Printemps le plus doux *Extrême bas **Extrême haut **
1661-16909,2°C7,9°C  [1667]10,4°C  [1686]--
1691-17209,2°C8,1°C  [1701]10,6°C  [1706]--
1721-17509,4°C
7,8°C  [1740]10,5°C  [1734]-12,0°C-
1751-17809,4°C
8,0°C  [1770]10,6°C  [1779]-6,5°C-
1781-18109,4°C
7,8°C  [1799]10,9°C  [1781]-11,0°C-
1811-1840
9,7°C
7,5°C  [1837]
12,1°C  [1815]
-6,7°C
29,0°C
1841-1870
9,3°C
8,0°C  [1855]
11,2°C  [1862]
-8,0°C
30,1°C
1871-1900
9,1°C
7,5°C  [1900]
11,7°C  [1893]
-8,0°C
32,0°C
1901-1930
9,9°C
8,8°C  [1917]
11,0°C  [1927]
-6,8°C34,2°C
1931-1960
9,7°C
7,9°C  [1955]
11,4°C [1943]
-8,9°C
34,5°C
1961-1990
8,9°C
7,3°C  [1962]
10,7°C  [1990]
-12,0°C
31,0°C
1991-2020
10,6°C
8,0°C  [2013]
12,1°C  [2011]
-11,2°C
33,0°C

*  valeurs de référence pour la proche périphérie de Lille
**  valeurs pour la Flandre romane dans son ensemble


Si l'on analyse les données en périodes glissantes, il est possible d'identifier les normales les plus froides et les plus douces depuis 1659. Ainsi :

  • La normale glissante la plus froide a été observée sur la période 1955-1984, avec une température moyenne au printemps de 8,8°C.
  • A l'inverse, la normale glissante la plus douce a été mesurée sur la période 1991-2020, avec une température moyenne au printemps de 10,7°C.


Les précipitations au printemps

> Normale actuelle

Le printemps est la saison la moins pluvieuse de l'année, avec un minimum qui se situe généralement en avril. Le nombre de jours avec précipitations décroît lentement à partir de la fin de l'hiver mais, à l'inverse, les lames d'eau quotidiennes peuvent s'accentuer notamment à partir du mois de mai, à la faveur d'une hausse de la fréquence des orages. Si les chutes de neige ne sont pas rares au début du printemps, leur fréquence décline très significativement au-delà de la mi-avril, où elles deviennent exceptionnelles. Au total, le cumul saisonnier moyen ne dépasse pas 162 mm. On observe habituellement durant le printemps :

  • 2 à 4 jours de neige,
  • 1 à 2 jours avec grêle,
  • 28 à 32 jours avec plus de 1 mm de précipitations,
  • dont 9 à 12 jours avec plus de 5 mm de précipitations,
  • parmi lesquels 2 à 4 jours avec cumul quotidien supérieur à 10 mm.


> Records

Depuis 1783, les précipitations extrêmes relevées au printemps sont les suivantes :

  • Printemps le plus pluvieux : printemps 1869, avec un cumul de 274,1 mm à Lille. Ailleurs en Flandre romane, c'est le printemps 2018 qui détient le record avec 328,0 mm à Saint-Amand-les-Eaux.
  • Printemps le plus sec : printemps 1875, avec un cumul de seulement 23,9 mm à Armentières.
  • Record de pluie en 24h : 79,2 mm, mesuré le 16 mai 1982 à Wavrin.


> Évolution depuis 1783

A l'instar des autres saisons, le printemps présente une pluviométrie très variable d'une année à l'autre. On note par ailleurs, à des échelles de temps plus longues, des oscillations entre périodes plus sèches et périodes plus humides ; en témoigne le graphique ci-dessous, qui présente l'évolution des précipitations au printemps depuis 1783 :


> Tableau des normales

L'analyse des données par périodes de 30 années met en évidence l'évolution de la normale pluviométrique au fil du temps. On note que la normale actuelle (1991-2020) est la plus humide depuis la fin du 18ème siècle :

Période
Cumul moyen *Printemps le plus sec **Printemps le plus humide **
1781-1810136,8 mm
59,0 mm  [1785]215,0 mm  [1787]
1811-1840
156,9 mm
83,0 mm  [1834]
244,0 mm  [1821]
1841-1870
153,7 mm
79,1 mm  [1870]
292,0 mm  [1867]
1871-1900
146,2 mm
23,9 mm  [1875]
256,1 mm  [1878]
1901-1930
156,9 mm
61,4 mm  [1929]
241,0 mm  [1913]
1931-1960
131,2 mm
40,0 mm  [1936]
274,7 mm [1937]
1961-1990
158,0 mm
43,8 mm  [1979]
272,2 mm  [1983]
1991-2020
162,4 mm
42,7 mm  [2011]
328,0 mm  [2018]

*  valeurs pour la ville de Lille
**  valeurs pour la Flandre romane dans son ensemble


Si l'on analyse les données en périodes glissantes, il est possible d'identifier les normales les plus sèches et les plus humides depuis 1783. Ainsi :

  • La normale glissante la plus sèche a été observée sur la période 1940-1969, avec un cumul moyen de précipitations en janvier de 125 mm.
  • A l'inverse, la normale glissante la plus humide a été mesurée sur la période 1979-2008, avec un cumul moyen de précipitations en janvier de 175 mm.


L'humidité et l'ensoleillement au printemps

> Humidité relative

Le printemps est habituellement une saison marquée par une humidité relative modérée, en forte baisse par rapport à l'hiver, avec une normale qui avoisine 74%. De fait, les brouillards sont assez peu fréquents durant cette saison (10 à 12 jours en moyenne en dehors des centres urbains),.

  • Record bas : printemps 2020, avec 63% d'humidité relative moyenne
  • Record haut : printemps 1983, avec 84% d'humidité relative moyenne


> Ensoleillement

Avec 505 heures de soleil, le printemps présente habituellement un ensoleillement généreux. La nébulosité est modérée et les journées avec ciel totalement couvert sont rares.

  • Record bas : 340 h au printemps 1983. Il ne compte que 40 heures de soleil de plus que l'hiver 1949.
  • Record haut : 746 h au printemps 2020.

L'évolution de l'ensoleillement durant le printemps au cours des dernières décennies est illustrée par le graphique ci-dessous. On note que les printemps récents sont globalement bien ensoleillés :



Le vent et la pression au printemps

> Vent

Avec 16 km/h de vent moyen, le printemps est une saison venteuse. Les vitesses moyennes sont en baisse par rapport à l'hiver, mais les dépressions venues de l'Atlantique sont encore bien creusées et circulent souvent à proximité de la région. Il en résulte un vent souvent soutenu, avec des coups de vent épisodiques, qui tendent toutefois à se raréfier à partir de la mi-avril.

Depuis 1946, les valeurs remarquables mesurées au printemps sont les suivantes :

  • Printemps le moins venteux : printemps 1960 avec une moyenne de 13 km/h
  • Printemps le plus venteux : printemps 1972 avec une moyenne de 22 km/h 
  • Journée la plus venteuse (depuis 1981) : le 27 mars 1987, avec une moyenne quotidienne de 50 km/h
  • Plus forte rafale de vent (depuis 1981) : 122 km/h le 31 mars 1994

Pour les années antérieures à 1946, les valeurs de vitesse de vent sont incertaines. Néanmoins, les observations de l'époque confirment que certains printemps se distinguent par leur caractère très venteux à Lille ; ce fut notamment le cas durant les printemps 1856, 1876 ou encore 1914.

Le graphique ci-dessous à gauche présente la fréquence relative des différentes directions de vent (rose des vents) observée au printemps, superposée à celle de l'année entière. On remarque notamment une prédominance marquée des vents de sud-ouest durant cette saison. Les deux graphiques de droite présentent pour leur part l'évolution de la direction du vent (depuis 1841) et de la vitesse moyenne du vent (depuis 1946) au printemps.




> Pression

Avec une pression atmosphérique moyenne de 1015,9 hPa, le printemps présente une pression relativement basse à Lille, juste derrière l'automne. Le printemps se caractérise également par une réduction progressive de l'amplitude entre les valeurs minimales et maximales de pression, surtout sensible à partir d'avril. Les dépressions deviennent en effet progressivement moins creuses et les anticyclones moins puissants au fil des semaines.

Depuis 1757, les valeurs remarquables mesurées au printemps sont les suivantes :

  • Printemps le plus dépressionnaire : printemps 1877 avec une moyenne de 1010,0 hPa
  • Printemps le plus anticyclonique : printemps 1938 avec une moyenne de 1021,6 hPa

  • Record de pression basse : 961,0 hPa le 30 mars 1762
  • Record de pression haute : 1044,1 hPa le 3 mars 1990

Le graphique ci-dessous présente l'évolution de la pression moyenne et des extrêmes de pression au printemps depuis 1835 :



Quelques printemps remarquables

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Documents et études complémentaires

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